ELIQUIS 2,5 mg, comprimé pelliculé, boîte de 10
Dernière révision : 25/05/2023
Taux de TVA : 2.1%
Prix de vente : 9,95 €
Taux remboursement SS : 65%
Base remboursement SS : 9,95 €
Laboratoire exploitant : BRISTOL-MYERS SQUIBB
Prévention des évènements thromboemboliques veineux (ETEV) chez les patients adultes ayant bénéficié d'une chirurgie programmée pour prothèse totale de hanche ou de genou.
Prévention de l'accident vasculaire cérébral (AVC) et de l'embolie systémique chez les patients adultes atteints de fibrillation atriale non valvulaire (FANV) et présentant un ou plusieurs facteur(s) de risque tels que : antécédent d'AVC ou d'accident ischémique transitoire (AIT) ; âge ≥ 75 ans ; hypertension artérielle ; diabète ; insuffisance cardiaque symptomatique (classe NYHA ≥ II).
Traitement de la thrombose veineuse profonde (TVP) et de l'embolie pulmonaire (EP), et prévention de la récidive de TVP et d'EP chez l'adulte (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi. pour les patients ayant une EP hémodynamiquement instable).
- Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Liste des excipients.
- Saignement actif cliniquement significatif.
- Atteinte hépatique associée à une coagulopathie et à un risque de saignement cliniquement significatif (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
- Lésion ou affection, si considérée comme un facteur de risque significatif d'hémorragie majeure. Ceci peut inclure : ulcère gastro-intestinal actif ou récent, présence d'une affection maligne à risque hémorragique élevé, lésion cérébrale ou rachidienne récente, chirurgie cérébrale, rachidienne ou ophtalmologique récente, hémorragie intracrânienne récente, varices œsophagiennes connues ou suspectées, malformations artérioveineuses, anévrisme vasculaire ou anomalies vasculaires intrarachidiennes ou intracérébrales majeures.
-
Traitement concomitant avec d'autres anticoagulants, par exemple héparine non fractionnée (HNF), héparine de bas poids moléculaire (énoxaparine, daltéparine, etc.), dérivé de l'héparine (fondaparinux, etc.), anticoagulants oraux (warfarine, rivaroxaban, dabigatran, etc.), sauf dans les cas spécifiques d'un relais de traitement anticoagulant (voir rubrique Posologie et mode d'administration), lorsque l'HNF est administrée à des doses nécessaires pour maintenir la perméabilité d'un cathéter veineux ou artériel central ou lorsque l'HNF est administrée pendant l'ablation par cathéter pour une fibrillation atriale (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Risque hémorragique
Comme avec d'autres anticoagulants, les patients traités par apixaban doivent faire l'objet d'une surveillance étroite à la recherche de signes hémorragiques. Il est recommandé de l'utiliser avec précaution dans les situations où le risque d'hémorragie est augmenté. Le traitement par l'apixaban doit être interrompu en cas de survenue d'hémorragie sévère (voir rubriques Effets indésirables et Surdosage).
Bien que le traitement par apixaban ne nécessite pas de surveillance de routine de l'exposition, un test quantitatif étalloné anti-Facteur Xa peut être utile dans certaines situations exceptionnelles au cours desquelles la connaissance de l'exposition à l'apixaban peut contribuer à la prise de décisions cliniques, par exemple en cas de surdosage ou d'intervention chirurgicale d'urgence (voirrubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Un agent permettant d'inverser l'activité de l'anti-Facteur Xa d'apixaban est disponible.
Interactions avec d'autres médicaments affectant l'hémostase
Compte tenu de la majoration du risque hémorragique, un traitement concomitant par d'autres anticoagulants est contre-indiqué (voir rubrique Contre-indications).
L'utilisation concomitante d'apixaban et d'agents antiagrégants plaquettaires augmente le risque hémorragique (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Des précautions doivent être prises si les patients sont traités simultanément par des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (SSRI) ou des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (SNRI) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), y compris l'acide acétylsalicylique.
Après une intervention chirurgicale, l'administration concomitante d'autres inhibiteurs de l'agrégation plaquettaire et d'apixaban n'est pas recommandée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Chez les patients atteints de fibrillation atriale et d'affections justifiant une monothérapie ou une bithérapie par des antiagrégants plaquettaires, une évaluation approfondie des bénéfices potentiels par rapport aux risques éventuels doit être effectuée avant d'associer ce type de traitement avec l'apixaban.
Au cours d'une étude clinique menée chez des patients atteints de fibrillation atriale, l'utilisation concomitante d'AAS a augmenté le risque d'hémorragie majeure sous apixaban de 1,8 % par an à 3,4 % par an, et a majoré le risque hémorragique sous warfarine de 2,7 % par an à 4,6 % par an. Dans cette étude clinique, l'utilisation de la bithérapie antiagrégante plaquettaire concomitante a été limitée (2,1 %) (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Une étude clinique a été menée pendant 6 mois chez des patients atteints de fibrillation atriale avec un SCA et/ou ayant subi une ICP, traités par un inhibiteur du P2Y12, avec ou sans AAS, et par un anticoagulant oral (apixaban ou AVK). L'utilisation concomitante d'AAS a augmenté le risque d'hémorragie majeure ou NMCP (non majeure cliniquement pertinente) selon la définition de l'ISTH (International Society on Thrombosis and Hemostasis) de 16.4 % par an à 33.1 % par an chez les patients traités par apixaban (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Au cours d'une étude clinique menée chez des patients à haut risque ayant présenté un syndrome coronaire aigu sans fibrillation atriale, présentant de multiples comorbidités cardiaques et non cardiaques, traités par l'AAS ou l'association de l'AAS et du clopidogrel, une augmentation significative du risque d'hémorragie majeure selon la définition de l'ISTH a été observée avec l'apixaban (5,13 % par an) par rapport au placebo (2,04 % par an).
Utilisation de Thrombolytiques pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux ischémiques aigus
Il n'existe qu'une très faible expérience de l'utilisation de thrombolytiques pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux ischémiques aigus chez les patients recevant l'apixaban (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Patients porteurs de valves cardiaques artificielles
La sécurité et l'efficacité de l'apixaban n'ont pas été étudiées chez les patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques, atteints ou non de fibrillation atriale. Par conséquent, l'utilisation d'apixaban n'est pas recommandée chez ces patients.
Patients souffrant du syndrome des antiphospholipides
Les anticoagulants oraux à action directe (AOD) y compris l'apixaban ne sont pas recommandés pour les patients présentant des antécédents de thrombose auxquels on a diagnostiqué un syndrome des antiphospholipides. En particulier pour les patients testés triplement positifs (anticoagulant du lupus, anticorps anticardiolipine et anticorps anti-bêta 2-glycoprotéine I), le traitement par AOD pourrait être associé à des taux d'événements thrombotiques récurrents supérieurs à ceux observés en cas de traitement par un antagoniste de la vitamine K.
Interventions chirurgicales et procédures invasives
L'apixaban doit être interrompu au moins 48 heures avant une chirurgie programmée ou une procédure invasive comportant un risque hémorragique modéré ou élevé. Ces procédures comprennent les interventions pour lesquelles la probabilité d'une hémorragie cliniquement significative ne peut pas être exclue ou pour lesquelles le risque hémorragique serait inacceptable.
L'apixaban doit être interrompu au moins 24 heures avant une chirurgie programmée ou une procédure invasive comportant un risque hémorragique faible. Ces procédures comprennent les interventions pour lesquelles toute hémorragie susceptible de survenir doit être minime, de localisation non critique ou facilement contrôlée.
Si l'intervention chirurgicale ou la procédure invasive ne peut pas être retardée, des précautions doivent être prises en tenant compte de l'augmentation du risque hémorragique. Ce risque hémorragique doit être évalué par rapport à l'urgence de l'intervention.
Après une procédure invasive ou une intervention chirurgicale, le traitement par apixaban doit être repris dès que possible, si la situation clinique le permet et si une hémostase adéquate a été établie (pour la cardioversion voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Pour les patients subissant une ablation par cathéter pour fibrillation atriale, le traitement par apixaban ne doit pas être interrompu (voir rubriques Posologie et mode d'administration, Contre-indications et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Interruption temporaire
L'interruption d'un traitement anticoagulant, notamment par apixaban, en raison d'une hémorragie active, d'une intervention chirurgicale programmée ou d'une procédure invasive expose les patients à une majoration du risque de thrombose. Les interruptions de traitement doivent être évitées, et dans le cas où une anticoagulation par apixaban doit être suspendue temporairement quelle que soit la raison, le traitement doit être repris dès que possible.
Anesthésie péridurale/rachidienne ou ponction
La réalisation d'une anesthésie neuroaxiale (rachidienne/péridurale) ou d'une ponction lombaire/péridurale chez les patients traités par des médicaments antithrombotiques en prévention de complications thromboemboliques entraîne un risque d'apparition d'un hématome péridural ou rachidien pouvant provoquer une paralysie prolongée ou permanente. Le risque de ces évènements peut être majoré par l'utilisation postopératoire de cathéters périduraux à demeure ou par l'utilisation concomitante de médicaments modifiant l'hémostase. Les cathéters périduraux ou intrathécaux à demeure doivent être retirés au minimum 5 heures avant la première administration d'apixaban. Le risque peut également être augmenté en cas de ponctions lombaires ou péridurales répétées ou traumatiques. Les patients doivent être surveillés fréquemment à la recherche de signes et symptômes d'atteinte neurologique (ex, engourdissement ou faiblesse des jambes, dysfonctionnement des intestins ou de la vessie). Si des troubles neurologiques sont identifiés, il est nécessaire de poser un diagnostic et de traiter en urgence. Avant toute intervention neuroaxiale, le médecin devra évaluer les bénéfices potentiels par rapport au risque encouru par les patients sous anticoagulants ou devant être placés sous anticoagulants en vue d'une prévention antithrombotique.
Il n'y a pas d'expérience clinique quant à l'utilisation de l'apixaban avec des cathéters périduraux ou intrathécaux à demeure. En cas de nécessité et sur la base des données pharmacocinétiques générales sur l'apixaban, un intervalle de 20-30 heures (c'est-à-dire 2 fois la demi-vie) entre la dernière dose d'apixaban et le retrait du cathéter doit être respecté, et au moins une dose doit être supprimée avant le retrait du cathéter. La dose suivante d'apixaban peut être donnée au moins 5 heures après le retrait du cathéter. Comme avec tous les nouveaux médicaments anticoagulants, l'expérience clinique avec une anesthésie neuraxiale est limitée et une prudence extrême est par conséquent recommandée lors de l'utilisation de l'apixaban avec ce type d'anesthésie.
Patients présentant une EP hémodynamiquement instable ou patients nécessitant une thrombolyse ou une embolectomie pulmonaire
L'apixaban n'est pas recommandé en tant qu'alternative à l'héparine non fractionnée chez les patients présentant une embolie pulmonaire et qui sont hémodynamiquement instables ou susceptibles de subir une thrombolyse ou une embolectomie pulmonaire, puisque la sécurité et l'efficacité d'apixaban n'ont pas été établies dans ces situations cliniques.
Patients atteints de cancer actif
Les patients atteints de cancer actif peuvent être à risque élevé à la fois de thrombose veineuse et d'hémorragies. Lorsque l'apixaban est envisagé comme traitement de la TVP ou de l'EP chez les patients cancéreux, une évaluation rigoureuse des bénéfices par rapport aux risques doit être réalisée (voir aussi rubrique Contre-indications).
Patients avec une insuffisance rénale
Des données cliniques limitées indiquent que les concentrations plasmatiques d'apixaban sont augmentées chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine de 15 à 29 mL/min) ce qui peut conduire à une augmentation du risque hémorragique. Pour la prévention des ETEV dans la chirurgie programmée pour une prothèse totale de hanche ou de genou (pETEV), le traitement de la TVP, le traitement de l'EP et la prévention de leur récidive (tETEV), apixaban devra être utilisé avec précaution chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine de 15 à 29 mL/min) (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Propriétés pharmacocinétiques).
Pour la prévention de l'accident vasculaire cérébral et de l'embolie systémique chez les patients atteints de FANV, les patients présentant une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine de 15 à 29 mL/min) et les patients présentant une créatinine sérique ≥ 1,5 mg/dL (133 micromoles/L) associée à un âge ≥ 80 ans ou à un poids corporel ≤ 60 kg doivent recevoir la dose faible d'apixaban, soit 2,5 mg deux fois par jour (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
En raison de l'absence de donnée clinique chez les patients présentant une clairance de la créatinine < 15 mL/min et chez les patients dialysés, apixaban n'est pas recommandé chez ces patients (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Propriétés pharmacocinétiques).
Patients âgés
Un âge avancé peut augmenter le risque hémorragique (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Par ailleurs, l'administration concomitante d'apixaban et d'AAS chez les patients âgés doit être effectuée avec prudence en raison du risque hémorragique potentiellement accru.
Poids corporel
Un faible poids corporel (< 60 kg) peut augmenter le risque hémorragique (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques)
Patients avec une insuffisance hépatique
L'apixaban est contre-indiqué chez les patients présentant une atteinte hépatique associée à une coagulopathie et à un risque de saignement cliniquement significatif (voir rubrique Contre-indications).
Il n'est pas recommandé chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques)
Il doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère ou modérée (Child Pugh A ou B) (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Propriétés pharmacocinétiques).
Les patients présentant un taux d'enzymes hépatiques élevé ALAT/ASAT > 2 × LSN ou un taux de bilirubine totale ≥ 1,5 × LNS ont été exclus des études cliniques. Par conséquent, l'apixaban doit être utilisé avec précaution dans cette population (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Avant initiation du traitement par apixaban, la fonction hépatique doit être évaluée.
Interactions avec les inhibiteurs du cytochrome P450 3A4 (CYP3A4) et de la glycoprotéine P (P-gp)
L'utilisation d'apixaban n'est pas recommandée chez les patients recevant simultanément un traitement systémique par des inhibiteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp, tels que les antimycosiques azolés (ex., kétoconazole, itraconazole, voriconazole et posaconazole) et les inhibiteurs de la protéase du VIH (ex. ritonavir). Ces médicaments peuvent multiplier par 2 l'exposition à apixaban (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions), ou plus en présence de facteurs additionnels qui augmentent l'exposition à apixaban (ex., insuffisance rénale sévère).
Interactions avec les inducteurs du CYP3A4 et de la P-gp
L'administration concomitante d'apixaban et d'inducteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp (ex : rifampicine, phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital ou millepertuis) peut entraîner une diminution d'environ 50 % de l'exposition à apixaban. Dans une étude clinique chez des patients présentant une FANV, une diminution de l'efficacité et un risque accru de saignement ont été observés lors de laco-administration d'apixaban avec des inducteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp, par rapport à apixaban administré seul.
Chez les patients recevant un traitement systémique simultané d'inducteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp, les recommandations suivantes s'appliquent (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions) :
· pour la prévention des ETEV dans la chirurgie programmée pour une prothèse totale de hanche ou de genou, pour la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients atteints de FANV, et pour la prévention de la récidive de TVP et d'EP, apixaban doit être utilisé avec précaution ;
· pour le traitement de la TVP et de l'EP, apixaban ne doit pas être utilisé, l'efficacité pouvant être compromise
Intervention chirurgicale pour fracture de hanche
Lors des études cliniques, l'efficacité et la sécurité d'apixaban n'ont pas été évaluées chez les patients bénéficiant d'une chirurgie pour fracture de hanche. Par conséquent, apixaban n'est pas recommandé chez ces patients.
Paramètres biologiques
Les paramètres de la coagulation [ex : temps de prothrombine (TP), INR et temps de céphaline activé (TCA)] sont modifiés comme le laisse prévoir le mécanisme d'action d'apixaban. Les modifications de ces paramètres de la coagulation aux doses thérapeutiques prévues sont faibles et sujettes à un degré de variabilité important (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Informations concernant les excipients
Résumé du profil de tolérance
La sécurité d'apixaban a été étudiée dans 7
études cliniques de Phase III incluant plus de 21 000 patients : plus
de 5 000 patients dans des études portant sur la pETEV, plus de 11 000 patients dans des études
portant sur la FANV, et plus de 4 000 patients dans des études portant sur
le traitement d'ETEV (tETEV),
pour une exposition moyenne totale de 20 jours, 1,7 ans et 221 jours
respectivement (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Les effets indésirables fréquents ont été les suivants : hémorragie, contusion, épistaxis et hématome (voir Tableau 2 pour le profil des effets indésirables et les fréquences par indication).
Dans les études relatives à la prévention des ETEV, au total, 11 % des patients traités par 2,5 mg d'apixaban deux fois par jour ont présenté des effets indésirables. L'incidence globale des effets indésirables hémorragiques sous apixaban était de 10 % dans les études apixaban vs enoxaparine.
Dans les études chez des patients atteints de FANV, l'incidence globale des effets indésirables hémorragiques sous apixaban était de 24,3 % dans l'étude apixaban vs warfarine, et de 9,6% dans l'étude apixaban vs acide acétylsalicylique. Dans l'étude apixaban vs warfarine, l'incidence des saignements gastro-intestinaux majeurs définis selon les critères de l'ISTH (y compris saignements du tractus GI supérieur, GI inférieur et du rectum) sous apixaban était de 0,76 % par an. L'incidence des saignements intraoculaires majeurs définis selon les critères de l'ISTH sous apixaban était de 0,18 % par an.
Dans les études tETEV, l'incidence globale des effets indésirables hémorragiques sous apixaban était de 15,6 % dans l'étude apixaban vs enoxaparine/warfarine, et de 13,3 % dans l'étude apixaban vs placebo (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Tableau des effets indésirables
Le tableau 2 présente les effets indésirables par classe de systèmes d'organes et fréquence en utilisant la convention suivante : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000)) ; très rare (< 1/10 000) ; indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) pour les pETEV, la FANV et les tETEV respectivement.
Tableau 2 : Tableau des effets
indésirables
Classe de systèmes d'organes |
Prévention des ETEV chez les patients adultes ayant bénéficié d'une chirurgie programmée de prothèse totale de hanche ou de genou (pETEV) |
Prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients adultes atteints de FANV présentant un ou plusieurs facteurs de risque (FANV) |
Traitement de la TVP et de l'EP, et prévention de la récidive de la TVP et de l'EP (tETEV) |
Affections hématologiques et du système lymphatique | |||
Anémie | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Thrombocytopénie | Peu fréquent | Peu fréquent | Fréquent |
Affections du système immunitaire | |||
Hypersensibilité, œdème allergique et anaphylaxie |
Rare | Peu fréquent | Peu fréquent |
Prurit | Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent* |
Angiœdème | Indéterminé | Indéterminé | Indéterminé |
Affections du système nerveux | |||
Hémorragie cérébrale† | Indéterminé | Peu fréquent | Rare |
Affections oculaires | |||
Hémorragie de l'œil (y compris hémorragie conjonctivale) |
Rare | Fréquent | Peu fréquent |
Affections vasculaires | |||
Hémorragie, hématome | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Hypotension (y compris hypotension
procédurale) |
Peu fréquent | Fréquent | Peu fréquent |
Hémorragie intra-abdominale | Indéterminé | Peu fréquent | Indéterminé |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | |||
Épistaxis | Peu fréquent | Fréquent | Fréquent |
Hémoptysie | Rare | Peu fréquent | Peu fréquent |
Hémorragie du tractus respiratoire | Indéterminé | Rare | Rare |
Affections gastro-intestinales | |||
Nausées | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Hémorragie gastro-intestinale | Peu fréquent | Fréquent | Fréquent |
Hémorragie hémorroïdaire | Indéterminé | Peu fréquent | Peu fréquent |
Hémorragie buccale | Indéterminé | Peu fréquent | Fréquent |
Hématochézie | Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
Hémorragie rectale, saignement
gingival |
Rare | Fréquent | Fréquent |
Hémorragie rétropéritonéale | Indéterminé | Rare | Indéterminé |
Affections hépatobiliaires | |||
Anomalies des tests de la fonction
hépatique, élévation de l'aspartate aminotransférase, élévation des phosphatases alcalines sanguines, élévation de la bilirubine sanguine |
Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
Elévation de la gamma- glutamyltransférase |
Peu fréquent | Fréquent | Fréquent |
Elévation de l'alanine aminotransférase |
Peu fréquent | Peu fréquent | Fréquent |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | |||
Eruption cutanée | Indéterminé | Peu fréquent | Fréquent |
Alopécie | Rare | Peu fréquent | Peu fréquent |
Erythème polymorphe | Indéterminé | Très rare | Indéterminé |
Vascularite cutanée | Indéterminé | Indéterminé | Indéterminé |
Affections musculo-squelettiques et des tissus conjonctifs | |||
Hémorragie musculaire | Rare | Rare | Peu fréquent |
Affections du rein et des voies urinaires | |||
Hématurie | Peu fréquent | Fréquent | Fréquent |
Affections des organes de reproduction et du sein | |||
Hémorragie vaginale anormale,
hémorragie urogénitale |
Peu fréquent | Peu fréquent | Fréquent |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | |||
Hémorragie au site d'administration | Indéterminé | Peu fréquent | Peu fréquent |
Investigations | |||
Sang occulte positif | Indéterminé | Peu fréquent | Peu fréquent |
Lésions, intoxications et complications liées aux procédures | |||
Contusion | Fréquent | Fréquent | Fréquent |
Hémorragie post-procédurale (y
compris hématome post-procédural, hémorragie de la plaie, hématome au site de ponction veineuse et hémorragie au site d'insertion du cathéter), sécrétion de la plaie, hémorragie au site de l'incision (y compris hématome au site de l'incision), hémorragie opératoire |
Peu fréquent | Peu fréquent | Peu fréquent |
Hémorragie traumatique | Indéterminé | Peu fréquent | Peu fréquent |
* Il n'y a pas eu de cas de prurit
généralisé dans CV185057 (prévention à long terme des ETEV)
† Le terme “hémorragie cérébrale” inclue l'ensemble des hémorragies intracrâniales ou intraspinales (par exemple AVC hémorragique ou les hémorragies du putamen, cérébelleuses, intraventriculaires, ou subdurales).
† Le terme “hémorragie cérébrale” inclue l'ensemble des hémorragies intracrâniales ou intraspinales (par exemple AVC hémorragique ou les hémorragies du putamen, cérébelleuses, intraventriculaires, ou subdurales).
L'utilisation d'apixaban peut être associée à une augmentation du risque de saignement occulte ou extériorisé de tout tissu ou organe, ceci pouvant entraîner une anémie post-hémorragique. Les signes, les symptômes, et la sévérité varieront en fonction de la localisation et du degré ou de l'étendue du saignement (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacodynamiques).
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration - voir Appendix V.
AVANT initiation du traitement : évaluation de la fonction hépatique.
En cas d'anesthésie péridurale/rachidienne ou de ponction,
surveiller l'apparition de troubles neurologiques (engourdissement ou
faiblesse des jambes, dysfonctionnement des intestins ou de la
vessie).
Surveillance pendant le traitement : recherche de signes hémorragiques.
CONTACTER IMMEDIATEMENT un
médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres, de la bouche, de la
langue et/ou de la gorge et des difficultés respiratoires.
EVITER la
prise de millepertuis (Hypericum perforatum) pendant le traitement
(risque de diminution de l'activité de l'apixaban).
Grossesse
Il n'existe pas de données sur l'utilisation d'apixaban chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effets délétères directs ou indirects sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité préclinique). Par mesure de précaution, il est préférable d'éviter l'utilisation d'apixaban pendant la grossesse.
Allaitement
On ne sait pas si l'apixaban ou ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. Les données disponibles chez l'animal ont mis en évidence l'excretion de l'apixaban dans le lait (voir rubrique Données de sécurité préclinique). Un risque pour les enfants allaités ne peut être exclu.
Une décision doit être prise soit d'interrompre l'allaitement soit d'arrêter/de suspendre le traitement par apixaban, en tenant compte du bénéfice de l'allaitement pour l'enfant et du bénéfice du traitement pour la femme.
Fertilité
Les études réalisées chez l'animal avec apixaban n'ont pas mis en évidence d'effet sur la fertilité (voir rubrique Données de sécurité préclinique).
Inhibiteurs du CYP3A4 et de la P‑gp
L'administration concomitante d'apixaban et de kétoconazole (400 mg une fois par jour), un inhibiteur puissant du CYP3A4 et de la P‑gp, a entraîné une augmentation de 2 fois la valeur moyenne de l'ASC et de 1,6 fois la valeur moyenne de la Cmax d'apixaban.
L'utilisation d'apixaban n'est pas recommandée chez les patients recevant simultanément un traitement systémique par des inhibiteurs puissants du CYP3A4 et de la P‑gp, tels que les antimycosiques azolés (ex : kétoconazole, itraconazole, voriconazole et posaconazole) et les inhibiteurs de la protéase du VIH (ex : ritonavir) (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Les substances actives qui ne sont pas considérées comme des inhibiteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp (ex : amiodarone, clarithromycine, diltiazem, fluconazole, naproxène, quinidine, vérapamil) devraient augmenter la concentration plasmatique d'apixaban de façon moins marquée. Aucun ajustement posologique d'apixaban n'est nécessaire en cas de co-administration avec des substances qui ne sont pas des inhibiteurs puissants du CYP3A4 et de la P‑gp. Par exemple, le diltiazem (360 mg une fois par jour), considéré comme un inhibiteur modéré du CYP3A4 et un faible inhibiteur de la P‑gp, a entraîné une augmentation de 1,4 fois la valeur moyenne de l'ASC et de 1,3 fois la valeur moyenne de la Cmax d'apixaban. L'administration de naproxène (500 mg en dose unique), un inhibiteur de la P‑gp mais pas du CYP3A4, a entraîné une augmentation respectivement de 1,5 fois et de 1,6 fois des valeurs moyennes de l'ASC et de la Cmax d'apixaban. La clarithromycine (500mg, deux fois par jour), un inhibiteur de la P‑gp et un inhibiteur puissant du CYP3A4, a entraîné une augmentation respectivement de 1,6 fois et de 1,3 fois des valeurs moyennes de l'ASC et de la Cmax d'apixaban.
Inducteurs
du CYP3A4 et de la P‑gp
La co-administration d'apixaban et de rifampicine, un puissant inducteur du CYP3A4 et de la P‑gp, a entraîné une diminution respectivement d'environ 54 % et 42 % de l'ASC moyenne et de la Cmax moyenne d'apixaban. L'utilisation concomitante d'apixaban et d'autres inducteurs puissants du CYP3A4 et de la P‑gp (ex : phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital ou millepertuis) peut également entraîner une réduction des concentrations plasmatiques d'apixaban. Aucun ajustement posologique d'apixaban n'est nécessaire en cas de traitement concomitant avec de tels médicaments, cependant chez les patients recevant un traitement systémique simultané d'inducteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp, apixaban doit être utilisé avec précaution pour la prévention des ETEV dans la chirurgie programmée pour une prothèse totale de hanche ou de genou, pour la prévention de l'AVC et de l'embolie systémique chez les patients atteints de FANV, et pour la prévention de la récidive de la TVP et de l'EP.
Apixaban n'est pas recommandé pour le traitement de la TVP et de l'EP chez les patients recevant un traitement systémique simultané d'inducteurs puissants du CYP3A4 et de la P-gp, l'efficacité pouvant être compromise (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Anticoagulants,
antiagrégants plaquettaires, SSRI/SNRI et AINS
Compte tenu du risque de saignement accru, un traitement concomitant avec tout autre anticoagulant est contre-indiqué sauf dans des circonstances particulières de changement de traitement anticoagulant, lorsque l'HNF est administrée aux doses nécessaires pour maintenir un cathéter veineux central ou artériel ouvert ou lorsque l'HNF est administrée au cours de l'ablation par cathéter pour une fibrillation atriale (voir rubrique Contre-indications).
Après administration combinée d'énoxaparine (40 mg en dose unique) et d'apixaban (5 mg en dose unique), un effet cumulatif sur l'activité anti-Facteur Xa a été observé.
Aucune interaction pharmacocinétique ou pharmacodynamique évidente n'a été observée lors de la co-administration de 325 mg une fois par jour d'AAS et d'apixaban.
La co-administration d'apixaban et de clopidogrel (75 mg une fois par jour) ou la co-administration d'apixaban, de 75 mg de clopidogrel et de 162 mg d'AAS une fois par jour ou de prasugrel (60 mg suivis de 10 mg une fois par jour) dans les études de Phase I n'a pas montré d'augmentation notable du temps de saignement, ni d'inhibition supplémentaire de l'agrégation plaquettaire, par rapport à l'administration d'antiagrégants plaquettaires sans apixaban. Les augmentations des tests de la coagulation (TQ, INR et TCA) ont été conformes à celles observées avec apixaban seul.
L'administration de naproxène (500 mg), un inhibiteur de la P‑gp, a entraîné une augmentation respectivement de 1,5 fois et de 1,6 fois des valeurs moyennes de l'ASC et de la Cmax d'apixaban. En regard, des augmentations des paramètres de la coagulation ont été observées avec apixaban. Aucune modification de l'effet du naproxène sur l'agrégation plaquettaire induite par l'acide arachidonique n'a été observée, et aucune prolongation cliniquement pertinente du temps de saignement n'a été observée après l'administration concomitante d'apixaban et de naproxène.
En dépit de ces observations, il se peut que des individus présentent une réponse pharmacodynamique plus prononcée lors d'une co-administration d'antiagrégants plaquettaires et d'apixaban. Apixaban doit être utilisé avec précaution lors d'une co-administration avec des SSRI/SNRI, des AINS, l'AAS et/ou des inhibiteurs du P2Y12 car ces médicaments augmentent habituellement le risque de saignement (voir rubrique Mise en garde spéciales et précautions d'emploi).
Il n'existe qu'une expérience limitée de co-administration avec d'autres inhibiteurs de l'agrégation plaquettaire (tels que les antagonistes des récepteurs GPIIb/IIIa, la dipyridamole, le dextran ou la sulfinpyrazone) ou des agents thrombolytiques. Etant donné que de tels agents augmentent le risque d'hémorragie, la co-administration de ces médicaments avec l'apixaban n'est pas recommandée (voir section Mise en garde spéciales et précautions d'emploi).
Autres
traitements concomitants
Aucune interaction pharmacocinétique ou pharmacodynamique cliniquement significative n'a été observée lors de la co-administration d'apixaban et d'aténolol ou de famotidine. La co-administration d'apixaban 10 mg et d'aténolol 100 mg n'a pas eu d'effet cliniquement pertinent sur la pharmacocinétique d'apixaban. Après administration simultanée de ces deux médicaments, l'ASC moyenne et la Cmax moyenne d'apixaban ont été inférieures de 15% et 18% à celles observées quand apixaban est administré seul. La co-administration d'apixaban 10 mg et de famotidine 40 mg n'a pas eu d'effet sur l'ASC ou la Cmax d'apixaban.
Effets d'apixaban sur d'autres médicaments
Les études in vitro conduites sur apixaban n'ont montré aucun effet inhibiteur de l'activité des CYP1A2, CYP2A6, CYP2B6, CYP2C8, CYP2C9, CYP2D6 ou CYP3A4 (CI50 > 45 µM) et un faible effet inhibiteur de l'activité du CYP2C19 (CI50 > 20 µM) à des concentrations d'apixaban significativement plus élevées que les concentrations plasmatiques maximales observées chez les patients. Apixaban n'a pas entraîné d'induction des CYP1A2, CYP2B6, CYP3A4/5 à des concentrations atteignant jusqu'à 20 µM. C'est pourquoi apixaban ne devrait pas altérer la clairance métabolique de médicaments coadministrés et métabolisés par ces enzymes. Apixaban n'est pas un inhibiteur significatif de la P‑gp.
Dans les études conduites chez des volontaires sains, tel que décrit ci-dessous, apixaban n'a pas altéré de manière significative les pharmacocinétiques de la digoxine, du naproxène, ou de l'aténolol.
Digoxine
La co-administration d'apixaban
(20 mg une fois par jour) et de digoxine
(0,25 mg une fois par jour), un substrat de la P‑gp, n'a pas affecté
l'ASC ou la Cmax de la digoxine.
Ainsi, apixaban n'inhibe pas le transport de substrat
de la P‑gp.
Naproxène
La co-administration de doses uniques d'apixaban (10 mg) et de naproxène
(500 mg), un AINS couramment utilisé, n'a pas eu d'effet sur l'ASC ou la Cmax du naproxène.
Aténolol
La co-administration d'une dose unique d'apixaban (10 mg) et d'aténolol
(100 mg), un béta-bloquant courant, n'a pas
altéré la pharmacocinétique de l'aténolol.
Charbon
activé
L'administration de charbon activé réduit l'exposition à apixaban (voir rubrique Surdosage).
Posologie
Prévention des ETEV (pETEV) : chirurgie programmée pour prothèse totale de
hanche ou de genou
La dose recommandée d'apixaban est de deux prises orales quotidiennes de 2,5 mg. La première dose doit être prise 12 à 24 heures après l'intervention chirurgicale.
Le médecin déterminera l'heure de prise dans l'intervalle d'administration de 12 à 24 heures après l'intervention chirurgicale, en fonction des bénéfices potentiels sur la prévention des évènements thromboemboliques veineux et des risques de saignement post-chirurgical d'un traitement anticoagulant plus ou moins précoce.
Chez les patients bénéficiant d'une
chirurgie pour prothèse totale de hanche
La durée de traitement recommandée est de 32 à 38 jours.
La durée de traitement recommandée est de 32 à 38 jours.
Chez les patients bénéficiant d'une
chirurgie pour prothèse totale de genou
La durée de traitement recommandée est de 10 à 14 jours.
Prévention de l'accident vasculaire cérébral (AVC) et de l'embolie
systémique chez les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire
(FANV)
La dose recommandée d'apixaban est de deux prises
orales de 5 mg par jour.
Diminution de dose La dose recommandée d'apixaban est de 2,5 mg par voie orale deux fois par jour chez les patients atteints de FANV et présentant au moins deux des caractéristiques suivantes : âge ≥ 80 ans, poids corporel ≤ 60 kg, ou créatinine sérique ≥ 1,5 mg/dL (133 micromoles/L).
Le traitement doit être poursuivi à long-terme.
Traitement de la TVP, traitement de l'EP et prévention de la récidive de TVP et d'EP (tETEV)
La dose recommandée d'apixaban pour le traitement de la TVP aiguë et le traitement de l'EP est de 10 mg par voie orale deux fois par jour durant les 7 premiers jours suivis de 5 mg par voie orale deux fois par jour. Selon les recommandations médicales actuelles, une durée de traitement courte (au moins 3 mois) sera fondée sur des facteurs de risque transitoires (par exemple une chirurgie récente, un traumatisme, une immobilisation).
La dose recommandée d'apixaban pour la prévention de la récidive de TVP et d'EP est de 2,5 mg par voie orale deux fois par jour. Lorsqu'une prévention de la récidive de TVP et d'EP est indiquée, la dose de 2,5 mg deux fois par jour sera instaurée à l'issue de 6 mois de traitement par apixaban 5 mg deux fois par jour ou par un autre anticoagulant, tel qu'indiqué dans le tableau 1 ci-dessous (voir également rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Tableau 1 : Recommandation de dose (tETEV)
Schéma d'administration | Dose maximale quotidienne | |
Traitement de la TVP ou de l'EP | 10 mg deux fois par jour durant les 7 premiers jours | 20 mg |
suivis de 5 mg deux fois par jour | 10 mg | |
Prévention de la récidive de TVP et/ou d'EP à l'issue de 6 mois de traitement pour une TVP ou une EP | 2,5 mg deux fois par jour | 5 mg |
La durée du traitement global sera personnalisée après évaluation rigoureuse du bénéfice du traitement par rapport au risque d'hémorragie (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Oubli d'une dose
En cas d'oubli d'une dose, le patient doit prendre Eliquis
immédiatement et poursuivre son traitement comme avant avec deux prises
quotidiennes.
Relais de traitement
Le passage d'un traitement anticoagulant par voie parentérale à Eliquis (et vice versa) peut se faire à l'heure
prévue de la dose suivante (voir rubrique Interactions avec d'autres
médicaments et autres formes d'interactions). Ces traitements ne doivent
pas être administrés simultanément.
Relais d'un anti-vitamine K (AVK)
par Eliquis
Le traitement par warfarine ou par un autre AVK doit
être interrompu et le traitement par Eliquis doit
débuter dès que l'INR (international normalised
ratio) est < 2.
Relais d'Eliquis
par un AVK
Lorsque les patients passent d'Eliquis à un AVK, le
traitement par Eliquis doit être poursuivi pendant au
moins 2 jours après le début du traitement par AVK. Après 2 jours de co-administration d'Eliquis et de
l'AVK, l'INR doit être mesuré avant la dose suivante prévue d'Eliquis. La co-administration d'Eliquis et de l'AVK doit être poursuivie jusqu'à ce que
l'INR soit ≥ 2.
Sujets âgés
pETEV et tETEV - aucun
ajustement posologique n'est nécessaire (voir rubriques Mises en garde
spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).
FANV - aucun ajustement posologique n'est nécessaire, sauf si les critères de diminution de dose sont présents (voir Diminution de dose au début de la rubrique Posologie et mode d'administration).
Insuffisance rénale
Chez les patients présentant une insuffisance rénale légère ou modérée, les
recommandations suivantes s'appliquent :
· pour la prévention des ETEV dans la chirurgie programmée pour une prothèse totale de hanche ou de genou (pETEV), pour le traitement de la TVP, le traitement de l'EP et la prévention d'une récidive de TVP et d'EP (tETEV), aucun ajustement posologique n'est nécessaire (voirrubriquePropriétés pharmacocinétiques).
· pour la prévention de l'accident vasculaire cérébral et de l'embolie systémique chez les patients atteints de FANV et présentant une créatinine sérique ≥ 1.5 mg/dL (133 micromoles/L) associée à un âge de ≥ 80 ans ou un poids corporel ≤ 60 kg, une réduction de dose, comme décrite précédemment, est nécessaire. En l'absence d'autres critères de réduction de dose (âge, poids corporel), aucun ajustement posologique n'est nécessaire (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine de 15 à 29 mL/min), les recommandations suivantes s'appliquent (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques) :
· pour la prévention des ETEV dans la chirurgie programmée pour une prothèse totale de hanche ou de genou (pETEV), pour le traitement de la TVP, le traitement de l'EP et la prévention d'une récidive de TVP et d'EP (tETEV), apixaban sera utilisé avec précaution ;
· pour la prévention de l'accident vasculaire cérébral et de l'embolie systémique chez les patients atteints de FANV, les patients doivent recevoir la dose faible d'apixaban, soit 2,5 mg deux fois par jour.
On ne dispose d'aucune expérience clinique chez les patients présentant une clairance de la créatinine < 15 mL/min ni chez les patients dialysés, apixaban n'est donc pas recommandé (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).
Insuffisance hépatique
Eliquis est contre-indiqué chez les patients
présentant une atteinte hépatique associée à une coagulopathie
et à un risque de saignement cliniquement significatif (voir rubrique Contre-indications).
Il n'est pas recommandé chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).
Il doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère ou modérée (Child Pugh A ou B). Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère ou modérée (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).
Les patients ayant un taux d'enzymes hépatiques élevé (alanine aminotransférase (ALAT)/aspartate aminotransférase (ASAT) > 2 x Limite Supérieure de la Normale [LSN]) ou un taux de bilirubine totale ≥ 1,5 x LSN ont été exclus des études cliniques. Par conséquent, Eliquis doit être utilisé avec précaution dans cette population (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques). Avant initiation du traitement par Eliquis, la fonction hépatique doit être évaluée.
Poids corporel
pETEV et tETEV - Aucun
ajustement posologique n'est nécessaire (voir rubriques Mises en garde
spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).
FANV - Aucun ajustement posologique n'est nécessaire, sauf si les critères de diminution de dose sont atteints (voir Diminution de dose au début de la rubrique Posologie et mode d'administration).
Sexe
Aucun ajustement posologique n'est nécessaire (voir rubrique Propriétés
pharmacocinétiques).
Patients subissant une ablation par cathéter (FANV)
Les patients peuvent continuer à utiliser apixaban
lors d'une ablation par cathéter (voir rubriques Contre-indications, Mises
en garde spéciales et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres
médicaments et autres formes d'interactions).
Patients bénéficiant d'une cardioversion
L'apixaban peut être initié ou poursuivi chez les
patients atteints de FANV bénéficiant d'une cardioversion.
Chez les patients non préalablement traités par anticoagulants, l'exclusion du thrombus auriculaire gauche utilisant une approche guidée par imagerie (par exemple une échocardiographie transœsophagienne (ETO) ou une tomodensitométrie (TDM)) avant la cardioversion doit être envisagée, conformément aux directives médicales établies.
Pour les patients initiant un traitement par apixaban, 5 mg doivent être administrés deux fois par jour pendant au moins 2,5 jours (5 doses uniques) avant la cardioversion afin de garantir une anticoagulation adéquate (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques). Le schéma posologique doit être réduit à 2,5 mg d'apixaban administrés deux fois par jour pendant au moins 2,5 jours (5 doses uniques) si le patient répond aux critères de réduction de dose (voir rubriques Diminution de dose et Insuffisance rénale).
Si une cardioversion est nécessaire avant l'administration de 5 doses d'apixaban, une dose de charge de 10 mg doit être administrée, suivie de 5 mg deux fois par jour. Le schéma posologique doit être réduit à une dose de charge de 5 mg suivie de 2,5 mg deux fois par jour si le patient répond aux critères de réduction de dose (voir rubriques Diminution de dose et Insuffisance rénale). L'administration de la dose de charge doit être administrée au moins 2 heures avant la cardioversion (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Pour tous les patients subissant une cardioversion, la confirmation que le patient a pris apixaban tel que prescrit doit être obtenue avant la cardioversion. Les décisions sur l'initiation et la durée du traitement doivent prendre en compte les recommandations établies pour le traitement anticoagulant chez les patients subissant une cardioversion.
Patients atteints de FANV et d'un syndrome coronaire aigu
(SCA) et/ou ayant subi une intervention coronarienne percutanée (ICP)
Il existe une expérience limitée du traitement par apixaban
à la dose recommandée pour les patients atteints de FANV en association avec des
agents anti plaquettaires chez les patients présentant un SCA et/ou ayant subi
une ICP après hémostase (voir rubriques Mises en garde spéciales et
précautions d'emploi, Propriétés pharmacodynamiques).
Population pédiatrique
La sécurité et l'efficacité d'Eliquis chez les
enfants et les adolescents de moins de 18 ans n'ont pas encore été établies.
Les données actuellement disponibles concernant la prévention des thromboembolies sont décrites à la rubrique Propriétés
pharmacodynamiques, mais aucune recommandation sur la posologie ne peut
être donnée.
Mode d'administration
Voie orale
Eliquis doit être avalé avec de l'eau, pendant ou en dehors des repas.
Eliquis doit être avalé avec de l'eau, pendant ou en dehors des repas.
Pour les patients incapables d'avaler des comprimés entiers, les comprimés d'Eliquis peuvent être écrasés et mis en suspension dans de l'eau, ou du glucose à 5 %, ou du jus de pomme ou encore mélangés dans de la compote de pomme et immédiatement administrés par voie orale (voir la rubrique Propriétés pharmacocinétiques). De manière alternative, les comprimés d'Eliquis peuvent être écrasés et mis enBN suspension dans 60 ml d'eau ou dans du glucose à 5 %, et immédiatement administrés par une sonde nasogastrique (voir la rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Les comprimés écrasés d'Eliquis sont stables dans l'eau, le glucose à 5 %, le jus de pomme, et la compote de pomme pour une durée de 4 heures.
Durée de conservation :
3 ans
Précautions particulières de conservation :Pas de précautions particulières de conservation.
Sans objet
Un surdosage d'apixaban peut entraîner une augmentation du risque de saignement. En cas de complications hémorragiques, le traitement doit être interrompu et l'origine du saignement recherchée. L'initiation d'un traitement approprié, par exemple une hémostase chirurgicale, la transfusion de plasma frais congelé ou l'administration d'un agent de réversion des inhibiteurs du facteur Xa, doit être envisagée.
Dans les études cliniques contrôlées, l'administration orale d'apixaban à des sujets sains à des doses allant jusqu'à 50 mg par jour pendant 3 à 7 jours (25 mg deux fois par jour pendant 7 jours ou 50 mg une fois par jour pendant 3 jours) n'a pas entraîné d'effets indésirables cliniquement pertinents.
Chez des sujets sains, l'administration de charbon activé 2 et 6 heures après l'administration d'une dose de 20 mg d'apixaban a réduit l'ASC moyenne d'apixaban respectivement de 50 % et de 27 %, et n'a eu aucun impact sur la Cmax. La demi-vie moyenne d'apixaban a diminué de 13,4 heures lorsqu'apixaban était administré seul, respectivement de 5,3 heures et 4,9 heures lorsque du charbon activé a été administré 2 et 6 heures après apixaban. Par conséquent, l'administration de charbon activé peut être utile dans la prise en charge du surdosage ou d'une administration accidentelle d'apixaban.
Dans les situations où la réversion de l'anticoagulation est nécessaire en raison d'un saignement engageant le pronostic vital ou incontrôlé, un agent de réversion des inhibiteurs du facteur Xa est disponible (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d’emploi). L'administration d'un concentré de complexe prothrombinique (CCP) ou du facteur VIIa recombinant pourra aussi être envisagée. La réversion des effets pharmacodynamiques de l'apixaban, tels que démontrés par les modifications du test de génération de thrombine, était évidente à la fin de la perfusion et a atteint les valeurs de base 4 heures après le début d'une perfusion de 30 minutes d'un CCP contenant 4 facteurs chez des sujets sains. Cependant, il n'y a aucune expérience clinique de l'utilisation d'un CCP contenant 4 facteurs pour contrôler des saignements chez les personnes ayant reçu de l'apixaban. Actuellement, l'utilisation du facteur VIIa recombinant chez les personnes traitées par apixaban n'est pas documentée. Un nouveau dosage et titrage du facteur VIIa recombinant doivent être envisagés en fonction de la résorption du saignement.
Selon les disponibilités locales, une consultation avec un spécialiste de la coagulation doit être envisagée en cas de saignements majeurs.
L'hémodialyse diminue de 14% l'ASC d'apixaban chez les sujets atteints d'une maladie rénale au stade terminal (MRST) lors de l'administration orale d'une dose unique de 5 mg d'apixaban. Par conséquent, il est peu probable que l'hémodialyse soit un moyen efficace de prendre en charge un surdosage d'apixaban.
Classe pharmacothérapeutique : antithrombotiques, inhibiteurs directs du facteur Xa, Code ATC : B01AF02
Mécanisme d'action
Apixaban est un inhibiteur oral puissant, réversible, direct et hautement sélectif du site actif du facteur Xa. Apixaban ne nécessite pas d'antithrombine III pour exercer son activité antithrombotique.
Apixaban inhibe le facteur Xa libre et lié au caillot, et l'activité de la prothrombinase. Apixaban n'a pas d'effet direct sur l'agrégation plaquettaire, mais inhibe indirectement l'agrégation plaquettaire induite par la thrombine. En inhibant le facteur Xa, apixaban prévient la formation de thrombine et le développement du thrombus. L'efficacité antithrombotique d'apixaban dans la prévention des thromboses veineuse et artérielle à des doses préservant une hémostase a été démontrée dans des études précliniques menées sur des modèles animaux.
Effets pharmacodynamiques
Les effets pharmacodynamiques d'apixaban sont le reflet de son mécanisme d'action (inhibition du Facteur Xa). Du fait de l'inhibition du Facteur Xa, apixaban prolonge les résultats des paramètres de la coagulation tels que le temps de prothrombine (TQ), l'INR et le temps de céphaline activé (TCA). Les modifications de ces paramètres de la coagulation aux doses thérapeutiques sont faibles et sujettes à un degré de variabilité important. Ils ne sont pas recommandés pour évaluer les effets pharmacodynamiques d'apixaban. Dans le test de génération de thrombine, apixaban réduit l'ETP (endogenousthrombinpotential), une mesure de la production de thrombine dans le plasma humain.
Apixaban a également démontré une activité anti-Facteur Xa évidente par la réduction de l'activité enzymatique du Facteur Xa dans de multiples kits anti-Facteur Xa commercialisés, cependant les résultats diffèrent selon les kits. Les données des études cliniques ne sont disponibles que pour le dosage par la méthode chromogéniqueRotachrom® Heparin. L'activité anti-Facteur Xa montre une relation étroite linéaire et directe avec les concentrations plasmatiques d'apixaban, atteignant des valeurs maximales au moment des pics de concentrations plasmatiques d'apixaban. La relation entre les concentrations plasmatiques d'apixaban et l'activité anti-Facteur Xa est approximativement linéaire sur une large gamme de doses d'apixaban.
Le tableau 3 ci-dessous présente l'exposition, à l'état d'équilibre, et l'activité anti-Facteur Xa attendue pour chaque indication. Chez les patients traités par apixaban en prévention des ETEV à la suite d'une chirurgie pour prothèse totale de hanche ou de genou, les résultats ont démontré une fluctuation de moins de 1,6 fois des niveaux au pic etau creux. Chez les patients atteints de fibrillation atriale non-valvulaire traités par apixaban en prévention de l'accident vasculaire cérébral et de l'embolie systémique, les résultats ont démontré une fluctuation de moins de 1,7 fois des niveaux au pic et au creux. Chez les patients traités par apixaban dans le traitement de la TVP et de l'EP ou en prévention de la récidive de la TVP et de l'EP, les résultats ont démontré une fluctuation de moins de 2,2 fois des niveaux au pic etau creux.
Tableau 3 : Exposition à apixaban à l'état d'équilibre et activité anti-Facteur Xa attendueApix. Cmax (ng/mL) | Apix. Cmin (ng/mL) | Activité anti-Facteur Xa max apix. (UI/mL) | Activité anti-Facteur Xa min apix. (UI/mL) | |
Médiane [5ème, 95ème percentiles] | ||||
Prévention des ETEV : chirurgie programmée pour prothèse totale de hanche ou de genou | ||||
2,5 mg deux fois par jour | 77 [41, 146] | 51 [23, 109] | 1,3 [0,67, 2,4] | 0,84 [0,37, 1,8] |
Prévention de l'accident vasculaire cérébral et de l'embolie systémique : FANV | ||||
2,5 mg deux fois par jour* | 123 [69, 221] | 79 [34, 162] | 1,8 [1,0, 3,3] | 1,2 [0,51, 2,4] |
5 mg deux fois par jour | 171 [91, 321] | 103 [41, 230] | 2,6 [1,4, 4,8] | 1,5 [0,61, 3,4] |
Traitement de la TVP, traitement de l'EP et prévention de la récidive de TVP et d'EP (tETEV) | ||||
2,5 mg deux fois par jour | 67 [30, 153] | 32 [11, 90] | 1,0 [0,46, 2,5] | 0,49 [0,17, 1,4] |
5 mg deux fois par jour | 132 [59, 302] | 63 [22, 177] | 2,1 [0,91, 5,2] | 1,0 [0,33, 2,9] |
10 mg deux fois par jour | 251 [111, 572] | 120 [41, 335] | 4,2 [1,8, 10,8] | 1,9 [0,64, 5,8] |
Bien que le traitement par apixaban ne nécessite pas de surveillance systématique de l'exposition, un test quantitatif calibré anti-Facteur Xa peut être utile dans des situations exceptionnelles, par exemple en cas de surdosage ou d'opération chirurgicale en urgence, quand il peut-être utile de connaître l'exposition à apixaban pour prendre une décision clinique.
Efficacité et tolérance
Prévention
des ETEV (pETEV) : chirurgie programmée pour prothèse
totale de hanche ou de genou
Le programme clinique d'apixaban a été réalisé afin
de démontrer l'efficacité et la tolérance d'apixaban
en prévention des ETEV, chez une large population de patients adultes bénéficiant
d'une intervention chirurgicale pour prothèse totale de hanche ou de genou. Un
total de 8 464 patients ont été randomisés dans deux études pivots, en double
aveugle, internationales comparant 2,5 mg d'apixaban
2 fois par jour par voie orale (4 236 patients) ou 40 mg d'énoxaparine
1 fois par jour (4 228 patients). La population totale incluait 1 262 patients
(618 dans le groupe apixaban) âgés de 75 ans ou plus,
1004 patients (499 dans le groupe apixaban) ayant un
faible poids corporel (≤ 60 kg), 1 495 patients (743 dans le groupe apixaban) ayant un IMC ≥ 33 kg/m2, et 415 patients
(203 dans le groupe apixaban) présentant une
insuffisance rénale modérée.
5 407 patients programmés pour une prothèse totale de hanche ont été inclus
dans l'étude ADVANCE-3, et 3 057 patients programmés pour une prothèse totale
de genou ont été inclus dans l'étude ADVANCE-2. Les sujets ont reçus soit 2,5
mg d'apixaban 2 fois par jour par voie orale (po)
soit 40 mg d'énoxaparine 1 fois par jour par voie
sous-cutanée (sc). La première dose d'apixaban était donnée 12 à 24 heures après l'intervention
chirurgicale, alors que l'administration d'énoxaparine
était débutée 9 à 15 heures avant l'intervention. Apixaban
et énoxaparine ont été administrés pendant 32 à 38
jours dans l'étude ADVANCE-3 et pendant 10 à 14 jours dans l'étude ADVANCE-2.
Sur la base des antécédents médicaux des populations étudiées dans ADVANCE-3 et
ADVANCE-2 (8 464 patients), 46 % présentaient une hypertension, 10 % une
hyperlipidémie, 9 % un diabète, et 8 % une maladie coronarienne.
Apixaban a démontré une réduction statistiquement
supérieure du critère principal, un critère composite rassemblant ETEV et décès
de toutes causes, ainsi que du critère ETEV majeurs, un critère composite
rassemblant thromboses veineuses profondes (TVP) proximales, embolies
pulmonaires (EP) non-fatales, et décès liés aux ETEV, comparé à énoxaparine dans les deux interventions chirurgicales pour
prothèse de hanche et de genou (voir Tableau 4)
Etude
|
ADVANCE-3 (hanche) | ADVANCE-2 (genou) | ||||
Traitement de l'étudeDose Durée du traitement | Apixaban 2,5 mg po deux fois par jour35 ± 3 j | Enoxaparine 40 mg sc une fois par jour 35 ± 3 j | p | Apixaban 2,5 mg po deux fois par jour 12 ± 2 j | Enoxa- parine 40 mg scune fois par jour12 ± 2 j | p |
Total ETEV/ décès toutes causes | ||||||
Nombre d'évènements/sujets Taux d'évènements | 27/1949 1,39 % | 74/1 917 3,86 % | < 0,0001 | 147/976 15,06 % | 243/997 24,37 % | < 0,0001 |
Risque relatif 95 % IC | 0.36 (0,22 ; 0,54) | 0,62 (0,51 ; 0,74) | ||||
ETEV Majeurs | ||||||
Nombre d'évènements/sujets Taux d'évènements | 10/2 199 0,45 % | 25/2 195 1,14 % | 0,0107 | 13/1 195 1,09 % | 26/1 199 2,17 % | 0,0373 |
Risque relatif 95 % IC | 0,40 (0,15-0,80) | 0,50 (0,26 ; 0,97) |
Les critères de tolérance des hémorragies majeures (critère combiné associant les hémorragies majeures et les hémorragies NMCP), et toutes les hémorragies ont montré des taux similaires chez les patients traités par apixaban 2,5 mg par rapport à énoxaparine 40 mg (voir Tableau 5). Tous les critères hémorragiques comprenaient les hémorragies au site de chirurgie.
Tableau 5 : Résultats d'hémorragies des études pivot de phase III*ADVANCE-3 | ADVANCE-2 | |||
Apixaban 2,5 mg po deux fois par jour 35 ± 3 j | Enoxaparine 40 mg sc une fois par jour 35 ± 3 j | Apixaban 2,5 mg po deux fois par jour 12 ± 2 j | Enoxaparine 40 mg sc une fois par jour 12 ± 2 j | |
Patients traités | n = 2 673 |
|
n = 1 501 | n = 1 508 |
Période de traitement1 | ||||
Majeures | 22 (0,8 %) | 18 (0,7 %) | 9 (0,6 %) | 14 (0,9 %) |
Fatales | 0 | 0 | 0 | 0 |
Majeures + NMCP | 129 (4,8 %) | 134 (5,0 %) | 53 (3,5 %) | 72 (4,8 %) |
Toutes | 313 (11,7 %) | 334 (12,6 %) | 104 (6,9 %) | 126 (8,4 %) |
Période de traitement postopératoir 2 | ||||
Majeures | 9 (0,3 %) | 11 (0,4 %) | 4 (0,3 %) | 9 (0,6 %) |
Fatales | 0 | 0 | 0 | 0 |
Majeures + NMCP | 96 (3,6 %) | 115 (4,3 %) | 41 (2,7 %) | 56 (3,7 %) |
Toutes | 261 (9,8 %) | 293 (11,0 %) | 89 (5,9 %) | 103 (6,8 %) |
1 Inclus les évènements survenus après la première administration d'énoxaparine (avant l'intervention chirurgicale)
2 Inclus les évènements survenus après la première administration d'apixaban (après l'intervention chirurgicale)
Les incidences globales des évènements indésirables tels que saignement, anémie et taux anormal de transaminases (par ex : taux d'ALAT) ont été numériquement plus faibles chez les patients sous apixaban comparé à énoxaparine dans les études de phase II et III pour prothèse totale de hanche ou de genou.
Dans l'étude de chirurgie pour prothèse de genou, 4 cas d'EP ont été diagnostiqués dans le bras apixabanversus 0 cas dans le bras énoxaparine, dans la période en intention de traiter. Aucune explication ne peut être donnée sur ce nombre plus élevé d'EP.
Prévention de l'accident vasculaire cérébral (AVC) et de l'embolie systémique chez les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire (FANV)
Au total, 23 799 patients ont été randomisés dans le programme clinique (ARISTOTLE : apixabanversus warfarine, AVERROES : apixabanversus AAS) parmi lesquels 11 927 randomisés dans le groupe apixaban. Le programme a été conçu pour démontrer l'efficacité et la sécurité d'emploi de l'apixaban pour la prévention de l'accident vasculaire cérébral et de l'embolie systémique chez des patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire (FANV), et présentant un ou plusieurs facteurs de risque supplémentaire, tels que :
o antécédents d'AVC ou d'accident ischémique transitoire (AIT)o âge ≥ 75 ans
o hypertension
o diabète sucré
o insuffisance cardiaque symptomatique (classe NYHA ≥ II).
Etude ARISTOTLE
Dans l'étude ARISTOTLE, 18 201 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement en double aveugle par apixaban 5 mg deux fois par jour (ou 2,5 mg deux fois par jour chez certains patients [4,7 %], voir rubrique Posologie et mode d'administration) ou warfarine (intervalle INR cible : 2,0-3,0). Les patients ont été exposés à la substance active de l'étude pendant une moyenne de 20 mois. La moyenne d'âge a été de 69,1 ans, le score CHADS2 moyen a été de 2,1 et 18,9 % des patients présentaient des antécédents d'AVC ou d'AIT.
Au cours de l'étude, apixaban a montré une supériorité statistiquement significative sur le critère principal de prévention de l'AVC (hémorragique ou ischémique) et de l'embolie systémique (voir Tableau 6) par rapport à la warfarine.
Tableau 6 : Résultats d'efficacité chez les patients atteints de fibrillation atriale dans l'étude ARISTOTLE
Apixaban
N = 9 120 n (%/an) |
Warfarine
N = 9 081 n (%/an) |
Risque relatif (CI 95 %) | p | |
AVC ou embolie systémique | 212 (1,27) | 265 (1,60) | 0.79 (0.66, 0.95) | 0,0114 |
AVC | ||||
Ischémique ou non spécifié | 162 (0,97) | 175 (1,05) | 0.92 (0.74, 1.13) | |
Hémorragique | 40 (0,24) | 78 (0,47) | 0.51 (0.35, 0.75) | |
Embolie systémique | 15 (0,09) | 17 (0,10) | 0.87 (0.44, 1.75) |
Chez les patients randomisés dans le groupe warfarine, la médiane du pourcentage de temps passé dans l'intervalle thérapeutique (TTR) (INR 2-3) a été de 66 %.
L'apixaban a entraîné une réduction des AVC et des embolies systémiques par rapport à la warfarine pour tous les niveaux de TTR des différents centres ; dans le quartile supérieur de TTR en fonction du centre, le risque relatif pour l'apixaban par rapport à la warfarine a été de 0,73 (CI 95 % : 0,38 - 1,40).
Les critères secondaires principaux d'hémorragies majeures et de décès toutes causes ont été évalués dans le cadre d'une stratégie de test hiérarchique pré-spécifiée afin de contrôler l'erreur de type 1 globale dans l'étude. Une supériorité statistiquement significative a également été observée pour les critères secondaires principaux (hémorragie majeure et décès toutes causes) (voir Tableau 7). Avec l'amélioration de la surveillance de l'INR, les bénéfices observés avec l'apixaban par rapport à la warfarine concernant les décès toutes causes ont diminué.
Tableau 7 : Critères secondaires chez les patients atteints de fibrillation atriale dans l'étude ARISTOTLE
Apixaban
N = 9 088 n (%/an) |
Warfarine
N = 9 052 n (%/an) |
Risque relatif (CI 95 %) | p | |
Résultats relatifs aux hémorragies | ||||
Majeure* | 327 (2,13) | 462 (3,09) | 0.69 (0.60, 0.80) | < 0,0001 |
Fatales | 10 (0,06) | 37 (0,24) | ||
Intra- crâniennes | 52 (0,33) | 122 (0,80) | ||
Majeure + NMCP† | 613 (4,07) | 877 (6,01) | 0.68 (0.61, 0.75) | < 0,0001 |
Total | 2356 (18,1) | 3060 (25,8) | 0.71 (0.68, 0.75) | < 0,0001 |
Autres critères | ||||
Décès toutes causes | 603 (3,52) | 669 (3,94) | 0.89 (0.80, 1.00) | 0,0465 |
Infarctus du myocarde | 90 (0,53) | 102 (0,61) | 0.88 (0.66, 1.17) |
† Non Majeure Cliniquement Pertinente
Le taux global d'interruptions de traitement liées aux effets indésirables a été de 1,8 % pour l'apixaban et de 2,6 % pour la warfarine dans l'étude ARISTOTLE.
Les résultats d'efficacité pour des sous-groupes pré-spécifiés, portant notamment sur le score CHADS2, l'âge, le poids corporel, le sexe, l'état de la fonction rénale, les antécédents d'AVC ou d'AIT et le diabète, ont été conformes aux résultats d'efficacité principaux pour la population globale incluse dans l'étude.
L'incidence des hémorragies gastro-intestinales majeures ISTH (notamment hémorragie du tractus GI supérieur, du tractus GI inférieur et hémorragie rectale) a été de 0,76 %/an avec l'apixaban et de 0,86 %/an avec la warfarine.
Les résultats concernant les hémorragies majeures pour des sous-groupes pré-spécifiés, portant notamment sur le score CHADS2, l'âge, le poids corporel, le sexe, l'état de la fonction rénale, les antécédents d'AVC ou d'AIT et le diabète, ont été conformes aux résultats de la population globale incluse dans l'étude.
Etude AVERROES
Dans l'étude AVERROES, 5 598 patients considérés par les investigateurs comme non-éligibles à un traitement par AVK ont été randomisés pour recevoir apixaban 5 mg deux fois par jour (ou 2,5 mg deux fois par jour chez certains patients [6,4 %], voir rubrique Posologie et mode d'administration) ou de l'AAS. L'AAS a été administré à une dose quotidienne unique de 81 mg (64 %), 162 mg (26,9 %), 243 mg (2,1 %) ou 324 mg (6,6 %) à la discrétion de l'investigateur. Les patients ont été exposés à la substance active de l'étude pendant une moyenne de 14 mois. La moyenne d'âge a été de 69,9 ans, le score CHADS2 moyen a été de 2,0 et 13,6 % des patients présentaient des antécédents d'AVC ou d'AIT.
Les principales raisons de non éligibilité des patients à un traitement par AVK dans l'étude AVERROES incluaient : incapacité ou difficulté à obtenir les INR aux intervalles fixés (42,6 %), refus du patient du traitement par un AVK (37,4 %), score CHADS2 = 1 et avis du médecin ne recommandant pas un AVK (21,3 %), manque de fiabilité du patient quant à l'adhérence au schéma thérapeutique des AVK (15,0 %) et difficultés (présumées ou pas) de contacter le patient en cas de modification de dose en urgence (11,7 %).
L'étude AVERROES a été interrompue prématurément selon les recommandations du Comité indépendant de surveillance des données, en raison de preuves d'une réduction des AVC et des embolies systémiques associées à un profil de sécurité d'emploi acceptable.
Le taux global des interruptions de traitement liées à des effets indésirables a été de 1,5 % pour l'apixaban et 1,3 % pour l'AAS dans l'étude AVERROES.
Dans l'étude, l'apixaban a montré une supériorité statistiquement significative sur le critère principal de prévention des AVC (hémorragique, ischémique ou non spécifié) ou des embolies systémiques (voir Tableau 8) par rapport à l'AAS.
Tableau 8 : Principaux résultats d'efficacité chez les patients atteints de fibrillation atriale dans l'étude AVERROES
Apixaban
N = 2 807 n (%/an) |
AAS N = 2 791 n (%/an) |
Risque relatif (CI 95 %) | p | |
AVC ou embolie systémique* | 51 (1,62) | 113 (3,63) | 0.45 (0.32, 0.62) | < 0,0001 |
AVC | ||||
Ischémique ou non spécifié | 43 (1,37) | 97 (3,11) | 0.44 (0.31, 0.63) | |
Hémorragique | 6 (0,19) | 9 (0,28) | 0.67 (0.24, 1.88) | |
Embolie systémique | 2 (0,06) | 13 (0,41) | 0.15 (0.03, 0.68) | |
AVC, embolie systémique, IDM ou mortalité vasculaire*† | 132 (4,21) | 197 (6,35) | 0.66 (0.53, 0.83) | 0,003 |
Infarctus du myocarde | 24 (0,76) | 28 (0,89) | 0.86 (0.50, 1.48) | |
Mortalité vasculaire | 84 (2,65) | 96 (3,03) | 0.87 (0.65, 1.17) | |
Décès toutes causes† | 111 (3,51) | 140 (4,42) | 0.79 (0.62, 1.02) | 0,068 |
† Critère secondaire.
Aucune différence statistiquement significative n'a été observée entre l'apixaban et l'AAS sur l'incidence des hémorragies majeures (voir Tableau 9).
Tableau 9 : Événements hémorragiques chez les patients atteints de fibrillation atriale dans l'étude AVERROES
Apixaban
N = 2 798 n (%/an) |
AAS N = 2 780 n (%/an) |
Risque relatif (CI 95 %) | p | |
Majeure* | 45 (1,41) | 29 (0,92) | 1.54 (0.96, 2.45) | 0,0716 |
Fatale, n | 5 (0,16) | 5 (0,16) | ||
Intracrânienne, n | 11 (0,34) | 11 (0,35) | ||
Majeure + NMCP† | 140 (4,46) | 101 (3,24) | 1.38 (1.07, 1.78) | 0,0144 |
Total | 325 (10,85) | 250 (8,32) | 1.30 (1.10, 1.53) | 0,0017 |
† Non majeur cliniquement pertinent
Patients atteints de FANV avec SCA et/ou ayant subi une ICP
AUGUSTUS, une étude ouverte, randomisée, contrôlée, avec un plan factoriel de 2 par 2, a recruté 4614 patients atteints de FANV ayant eu un SCA (43 %) et/ou ayant subi une ICP (56 %). Tous les patients ont reçu un traitement de fond par un inhibiteur du P2Y12 (le clopidogrel dans 90.3 % des cas) prescrit selon les recommandations standard locales de traitement.
Les patients ont été randomisés jusqu'à 14 jours après le SCA et/ou l'ICP et traités d'une part soit par de l'apixaban 5 mg deux fois par jour (2.5 mg deux fois par jour si au moins deux des critères de réduction de dose étaient remplis ; 4,2 % ont reçu une dose réduite) ou par un AVK, et d'autre part soit par de l'AAS (81 mg une fois par jour) ou par un placebo. L'âge moyen était de 69.9 ans, 94 % des patients randomisés avait un score CHA2DS2-VASc > 2, et 47 % avait un score HAS-BLED > 3. Pour les patients randomisés dans le bras AVK, le pourcentage de temps passé dans l'intervalle thérapeutique (TTR) (INR 2-3) était de 56 %, avec 32 % de temps en dessous du TTR et 12 % au dessus du TTR.
L'objectif principal de l'étude AUGUSTUS était d'évaluer la sécurité via un critère principal sur les hémorragies majeures ou NMCP selon l'ISTH. Dans la comparaison apixabanversus AVK, le critère principal de sécurité sur les hémorragies majeures ou NMCP selon l'ISTH à 6 mois a été atteint pour 241 (10.5 %) et 332 (14.7 %) patients respectivement dans le bras apixaban et dans le bras AVK (HR = 0,69 ; IC de 95 % : 0,58 ; 0,82 ; 2-sided p< 0.0001 pour l'hypothèse de non infériorité et p< 0.0001 pour l'hypothèse de supériorité). Dans le bras AVK, des analyses additionnelles utilisant des sous-groupes par TTR ont montré que le taux le plus élevé d'hémorragies était associé au quartile du TTR le plus bas. Le taux d'hémorragies était similaire entre apixaban et le quartile du TTR le plus élevé.
Dans la comparaison AAS versus placebo, le critère principal de sécurité sur les hémorragies majeures ou NMCP selon l'ISTH à 6 mois a été atteint pour 367 (16.1 %) et 204 (9.0 %) patients respectivement dans le bras AAS et dans le bras placebo (HR = 1,88, IC de 95 % : 1,58 ; 2,23 ; 2-sided p< 0.0001).
En particulier, chez les patients traités avec apixaban, les hémorragies majeures ou NMCP ont eu lieu chez 157 (13.7 %) et 84 (7.4 %) patients respectivement dans le bras AAS et dans le bras placebo.
Chez les patients traités par AVK, les hémorragies majeures ou NMCP ont eu lieu chez 208 (18.5 %) et 122 (10.8 %) patients respectivement dans le bras AAS et dans le bras placebo.
D'autres effets du traitement ont été évalués en tant qu'objectif secondaire de l'étude, avec des critères composites.
En comparant le bras apixabanversus AVK, le critère composite de décès ou de ré-hospitalisation a été atteint pour 541 (23.5 %) et 632 (27.4 %) patients respectivement dans le bras apixaban et dans le bras AVK. Le critère composite de décès ou d'évènement ischémique (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, thrombose d'endoprothèse ou revascularisation urgente) a été atteint pour 170 (7.4 %) et 182 (7.9 %) patients respectivement dans le bras apixaban et dans le bras AVK.
En comparant le bras AAS versus placebo, le critère composite de décès ou de ré-hospitalisation a été atteint pour 604 (26.2 %) et 569 (24.7 %) patients respectivement dans le bras AAS et dans le bras placebo. Le critère composite de décès ou d'évènement ischémique (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, thrombose d'endoprothèse ou revascularisation urgente) a été atteint pour 163 (7.1 %) et 189 (8.2 %) patients respectivement dans le bras AAS et dans le bras placebo.
Patients bénéficiant d'une cardioversion
EMANATE, une étude multicentrique ouverte, a recruté 1500 patients qui étaient soit naïfs d'anticoagulants oraux, soit prétraités depuis moins de 48 heures, et programmés pour une cardioversion de la FANV. Les patients ont été randomisés 1 :1 afin d'être traités par apixaban ou par héparine et/ou AVK pour la prévention des événements cardiovasculaires. Une cardioversion électrique et/ou pharmacologique a été réalisée après au moins 5 doses de 5 mg deux fois par jour d'apixaban (ou 2,5 mg deux fois par jour chez des patients sélectionnés (voir rubrique Posologie et mode d'administration)) ou au moins 2 heures après une dose de charge de 10 mg (ou une dose de charge de 5 mg chez des patients sélectionnés (voir rubrique Posologie et mode d'administration)) si une cardioversion antérieure était nécessaire. Dans le groupe apixaban, 342 patients ont reçu une dose de charge (331 patients ont reçu la dose de 10 mg et 11 patients ont reçu la dose de 5 mg).
Il n'y a eu aucun AVC (0 %) dans le groupe apixaban (n = 753) et 6 (0,80 %) AVC dans le groupe héparine et/ou AVK (n = 747 ; RR 0,00 ; IC 95 % [0,00-0,64]). La mortalité toute cause est survenue chez 2 patients (0,27 %) du groupe apixaban et 1 patient (0,13 %) du groupe héparine et/ou AVK. Aucun événement d'embolie systémique n'a été signalé.
Des saignements majeurs et des hémorragies NMCP sont survenus respectivement chez 3 (0,41 %) et 11 (1,50 %) patients du groupe apixaban, contre 6 (0,83 %) et 13 (1,80 %) patients du groupe héparine et/ou AVK.
Cette étude exploratoire a montré une efficacité et une innocuité comparables entre les groupes de traitement apixaban et héparine et/ou AVK dans le cadre de la cardioversion.
Traitement de la TVP, traitement de l'EP et prévention de la récidive de TVP et d'EP (tETEV)
Le programme clinique (AMPLIFY : apixabanversus enoxaparine/warfarine, AMPLIFY-EXT : apixabanversus placebo) a été réalisé afin de démontrer l'efficacité et la tolérance d'apixaban dans le traitement de la TVP et/ou de l'EP (AMPLIFY). Le traitement a été prolongé pour la prévention de la TVP et/ou de l'EP récidivantes après 6 à 12 mois de traitement anticoagulant pour une TVP et/ou une EP (AMPLIFY-EXT). Les deux études étaient des essais internationaux randomisés, à groupes parallèles, en double aveugle, menés auprès de patients atteints de TVP proximale symptomatique ou d'EP symptomatique. L'ensemble des critéres de tolérance et d'efficacité ont été prédéfinis par un comité indépendant maintenuen aveugle.
Etude AMPLIFY
Dans l'étude AMPLIFY, au total 5 395 patients ont été randomisés en vue d'être traités par apixaban 10 mg par voie orale deux fois par jour durant 7 jours suivi de 5 mg d'apixaban par voie orale deux fois par jour durant 6 mois, ou par enoxaparine 1 mg/kg par voie sous-cutanée deux fois par jour durant au moins 5 jours (jusqu'à obtention d'un INR ≥ 2) et par warfarine (fourchette cible de l'INR 2,0 à 3,0) par voie orale durant 6 mois.
L'âge moyen était de 56,9 ans, et 89,8 % des patients randomisés avaient présenté des ETEV non provoqués.
Pour les patients randomisés traités par warfarine, le pourcentage moyen de temps dans la zone thérapeutique (INR 2,0 à 3,0) était de 60,9. Apixaban a montré une réduction des récidives d'ETEV symptomatiques ou de la mortalité liée aux ETEV pour tous les niveaux de TTR des différents centres ; dans le quartile le plus élévé de TTR en fonction du centre, le risque relatif pour apixaban vs enoxaparine/warfarine était de 0,79 (CI 95 % : 0,39-1,61).
Dans l'étude, apixaban s'est avéré non inférieur à enoxaparine/warfarine en termes de critére principal composite des récidives d'ETEV symptomatiques (TVP non fatale ou EP non fatale) ou de mortalité liée aux ETEV validés par le comité de Jugement (voir Tableau 10).
Tableau 10 : Résultats d'efficacité de l'étude AMPLIFY
Apixaban
N = 2 609 n (%) |
Enoxaparine/warfarine
N = 2 635 n (%) |
Risque relatif (CI 95 %) | |
ETEV ou mortalité liée aux ETEV | 59 (2,3) | 71 (2,7) | 0,84 (0,60-1,18)* |
TVP | 20 (0,7) | 33 (1,2) | |
EP | 27 (1,0) | 23 (0,9) | |
Mortalité liée aux ETEV | 12 (0,4) | 15 (0,6) | |
ETEV ou mortalité de toutes causes | 84 (3,2) | 104 (4,0) | 0.82 (0.61, 1.08) |
ETEV ou mortalité d'origine CV | 61 (2,3) | 77 (2,9) | 0.80 (0.57, 1.11) |
ETEV, mortalité liée aux ETEV, ou hémorragie majeur | 73 (2,8) | 118 (4,5) | 0.62 (0.47, 0.83) |
L'efficacité d'apixaban dans le traitement initial des ETEV était constante entre les patients traités pour une EP [Risque Relatif : 0,9 ; CI 95 % : 0,5-1,6)] ou une TVP [Risque Relatif : 0,8 ; IC à 95 % : 0,5-1,3)]. L'efficacité entre les sous-groupes selon l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle (IMC), la fonction rénale, l'étendue de l'EP, la location du thrombus de la TVP, et l'administration antérieure d'héparine parentérale était généralement cohérente.
Le critère principal de tolérance était l'hémorragie majeure. Dans l'étude, apixaban a été statistiquement supérieur à enoxaparine/warfarine sur le critère principal de tolérance [Risque Relatif : 0,31 ; intervalle de confiance à 95 % : 0,17-0,55 ; valeur de P < 0,0001] (voir Tableau 11).
Tableau 11 : Résultats de saignement de l'étude AMPLIFY
Apixaban
N = 2 676 n (%) |
Enoxaparine/Warfarine N = 2 689 n (%) |
Risque relatif (CI 95 %) | |
Majeures | 15 (0,6) | 49 (1,8) | 0.31 (0.17, 0.55) |
Majeur + NMCP | 115 (4,3) | 261 (9,7) | 0.44 (0.36, 0.55) |
Mineur | 313 (11,7) | 505 (18,8) | 0.62 (0.54, 0.70) |
Tous | 402 (15,0) | 676 (25,1) | 0.59 (0.53, 0.66) |
L'hémorragie majeure et les hémorragies NMCP determinées par le comité d'adjudication indépendant quel que soit le site anatomique, ont été généralement plus faibles dans le groupe apixaban comparé au groupe enoxaparine/warfarine. Les hémorragies gastro-intestinales majeures définies selon les critères ISTH sont survenues chez 6 (0,2 %) des patients traités par apixaban et 17 (0,6 %) des patients traités par enoxaparine/warfarine.
Etude AMPLIFY-EXT
Dans l'étude AMPLIFY-EXT, 2 482 patients au total ont été randomisés afin d'être traités soit par apixaban 2,5 mg par voie orale deux fois par jour, ou apixaban 5 mg par voie orale deux fois par jour, ou pour recevoir un placebo durant 12 mois après avoir achevé un traitement anticoagulant initial de 6 à 12 mois. Parmi ceux-ci, 836 patients (33,7 %) avaient participé à l'étude AMPLIFY avant l'inclusion dans l'étude AMPLIFY-EXT.
L'âge moyen était de 56,7 ans, et 91,7 % des patients randomisés avaient présenté des ETEV non provoqués.
Dans l'étude, les deux posologies d'apixaban étaient statistiquement supérieures au placebo en ce qui concerne le critère principal, à savoir un ETEV symptomatique récidivant (TVP non fatale ou EP non fatale) ou un décès toutes causes (voir Tableau 12).
Tableau 12 : Résultats d'efficacité de l'étude AMPLIFY-EXTApixaban | Apixaban | Placebo | Risque relatif (CI 95 %) | ||
2,5 mg
(N = 840) |
5,0 mg
(N = 813) |
(N = 829) | Apix 2,5 mg vs placebo | Apix 5,0 mg vs placebo | |
n (%) | |||||
ETEV récidivant ou décès toutes causes | 19 (2,3) | 14 (1,7) | 77 (9,3) | 0,24 (0,15-0,40)¥ | 0,19 (0,11-0,33)¥ |
TVP* | 6 (0,7) | 7 (0,9) | 53 (6,4) | ||
EP* | 7 (0,8) | 4 (0,5) | 13 (1,6) | ||
Décès toutes causes | 6 (0,7) | 3 (0,4) | 11 (1,3) | ||
ETEV récidivant ou décès liée à un ETEV | 14 (1,7) | 14 (1,7) | 73 (8,8) | 0,19 (0,11-0,33) | 0,20 (0,11-0,34) |
ETEV récidivant ou décès d'origine CV | 14 (1,7) | 14 (1,7) | 76 (9,2) | 0,18 (0,10-0,32) | 0,19 (0,11-0,33) |
TVP non fatale† | 6 (0,7) | 8 (1,0) | 53 (6,4) | 0,11(0,05-0,26) | 0,15 (0,07-0,32) |
EP non fatale† | 8 (1,0) | 4 (0,5) | 15 (1,8) | 0,51 (0,22-1,21) | 0,27 (0,09-0,80) |
Décès liés à un ETEV | 2 (0,2) | 3 (0,4) | 7 (0,8) | 0,28 (0,06-1,37) | 0,45 (0,12-1,71) |
¥ Valeur de P < 0,0001
*Pour les patients présentant plus d'un événement contribuant au critére composite, seul le premier événement a été rapporté (par ex. si un sujet avait subi une TVP puis une EP, seule la TVP était rapportée)
† Les sujets individuels pouvaient avoir subi plus d'un événement et être représentés dans les deux classifications
L'efficacité d'apixaban dans la prévention d'une récidive d'un ETEV s'est maintenue dans les sous-groupes incluant l'âge, le sexe, l''IMC et la fonction rénale.
Le critère principal de tolérance était l'hémorragie majeure durant la période de traitement. Dans l'étude, l'incidence de l'hémorragie majeure pour les deux posologies d'apixaban n'a pas été statistiquement différente du placebo. Aucune différence statistiquement significative n'a été observée en termes d'incidence des hémorragies majeures + NMCP, mineures, et totales entre les groupes traités par apixaban 2,5 mg deux fois par jour et placebo (voir Tableau 13).
Tableau 13 : Résultats des hémorragies dans l'étude AMPLIFY-EXT
Apixaban | Apixaban | Placebo | Risque relatif (CI 95 %) | ||
2,5 mg (N = 840) | 5,0 mg (N = 811) | (N = 826) | Apix 2,5 mg vs placebo | Apix 5,0 mg vs placebo | |
n (%) | |||||
Majeures | 2 (0,2) | 1 (0,1) | 4 (0,5) | 0,49 (0,09-2,64) | 0,25 (0,03-2,24) |
Majeure + NMCP | 27 (3,2) | 35 (4,3) | 22 (2,7) | 1,20 (0,69-2,10) | 1,62 (0,96-2,73) |
Mineure | 75 (8,9) | 98 (12,1) | 58 (7,0) | 1,26 (0,91-1,75) | 1,70 (1,25-2,31) |
Totale | 94 (11,2) | 121 (14,9) | 74 (9,0) | 1,24 (0,93-1,65) | 1,65 (1,26-2,16) |
Les hémorragies gastro-intestinales majeures définies selon les critères ISTH sont survenues chez 1 (0,1 %) patient traité par apixaban à la dose de 5 mg deux fois par jour, et chez aucun des patients traités par la dose de 2,5 mg deux fois par jour, et 1 (0,1 %) patient recevant le placebo.
Population pédiatrique
Il n'existe aucune indication pédiatrique autorisée (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Prévention des ETEV chez les patients pédiatriques présentant une leucémie lymphoblastique aiguë ou un lymphome lymphoblastique (LLA, LL)
Dans l'étude PREVAPIX-ALL, un total de 512 patients âgés de 1 an à moins de 18 ans présentant une LLA ou un LL nouvellement diagnostiqué(e) et bénéficiant d'une chimiothérapie d'induction comprenant de l'asparaginase administrée à l'aide d'un dispositif implantable d'accès veineux central ont été randomisés selon un rapport de 1:1 afin de recevoir, en ouvert, soit un traitement préventif antithrombotique à base d'apixaban soit un traitement de référence (sans action anticoagulante systémique). L'apixaban a été administré selon un schéma posologique à dose fixe, défini par paliers en fonction du poids corporel, afin d'obtenir des expositions comparables à celles observées chez les adultes recevant 2,5 mg deux fois par jour (voir Tableau 14). L'apixaban a été délivré sous la forme d'un comprimé de 2,5 mg, d'un comprimé de 0,5 mg ou d'une solution buvable dosée à 0,4 mg/mL. La durée médiane d'exposition dans le bras apixaban était de 25 jours.
Tableau 14 : Dose d'apixaban dans l'étude PREVAPIX-ALLIntervalle de poids | Schéma posologique |
de 6 à < 10,5 kg | 0,5 mg deux fois par jour |
de 10,5 à < 18 kg | 1 mg deux fois par jour |
de 18 à < 25 kg | 1,5 mg deux fois par jour |
de 25 à < 35 kg | 2 mg deux fois par jour |
≥ 35 kg | 2,5 mg deux fois par jour |
Le critère d'efficacité principal était un critère composite incluant les thromboses veineuses profondes non fatales symptomatiques et asymptomatiques, les embolies pulmonaires, les thromboses des sinus veineux cérébraux et les décès liés à une thromboembolie veineuse. L'incidence du critère d'efficacité principal était de 31 (12,1 %) dans le bras apixaban et de 45 (17,6 %) dans le bras recevant le traitement de référence. La réduction du risque relatif n'a pas été significative.
Les critères de sécurité ont été définis selon les critères de l'ISTH. Le critère de sécurité principal, hémorragie majeure, a été atteint pour 0,8 % des patients dans chaque bras de traitement. Des hémorragies NMCP se sont produites chez 11 patients (4,3 %) dans le bras apixaban et chez 3 patients (1,2 %) dans le bras recevant le traitement de référence. L'événement d'hémorragie NMCP le plus fréquent contribuant à la différence de traitement était une épistaxis d'intensité légère à modérée. Des événements hémorragiques mineurs se sont produits chez 37 patients du bras apixaban (14,5 %) et chez 20 patients (7,8 %) du bras recevant le traitement de référence.
Prévention des Evénements Thromboemboliques (ETE) chez les patients pédiatriques présentant une cardiopathie acquise ou congénitale
SAXOPHONE était une étude comparative, multicentrique, ouverte, randomisée selon un rapport de 2:1, qui incluait des patients âgés de 28 jours à moins de 18 ans, présentant une cardiopathie acquise ou congénitale nécessitant un traitement anticoagulant. Les patients ont reçu soit de l'apixaban soit un traitement préventif antithrombotique de référence tel qu'un antagoniste de la vitamine K ou une héparine de bas poids moléculaire. L'apixaban a été administré selon un schéma posologique à dose fixe, défini par palier, en fonction du poids corporel afin d'obtenir des expositions comparables à celles observées chez les adultes recevant une dose de 5 mg deux fois par jour (voir Tableau 15).
L'apixaban a été délivré sous la forme d'un comprimé de 5 mg, d'un comprimé de 0,5 mg ou d'une solution buvable dosée à 0,4 mg/mL. La durée médiane d'exposition dans le bras apixaban était de 331 jours.
Tableau 15 : Dose d'apixaban dans l'étude SAXOPHONEIntervalle de poids | Schéma posologique |
de 6 à < 9 kg | 1 mg deux fois par jour |
de 9 à < 12 kg | 1,5 mg deux fois par jour |
de 12 à < 18 kg | 2 mg deux fois par jour |
de 18 à < 25 kg | 3 mg deux fois par jour |
de 25 à < 35 kg | 4 mg deux fois par jour |
≥ 35 kg | 5 mg deux fois par jour |
Le critère de sécurité principal (un critère composite avec des hémorragies NMCP et majeures selon la définition de l'ISTH) a été atteint pour 1 (0,8 %) des 126 patients du bras apixaban et pour 3 (4,8 %) des 62 patients du bras recevant le traitement de référence. L'atteinte des critères de sécurité secondaires relatifs aux événements hémorragiques majeurs, NMCP et toutes causes, était comparable dans les deux bras de traitement. Le critère de sécurité secondaire d'interruption de traitement en raison d'un événement indésirable, d'intolérance ou d'hémorragie a été rapporté chez 7 (5,6 %) sujets dans le bras apixaban et chez 1 (1,6 %) sujet dans le bras recevant le traitement de référence. Aucun patient n'a présenté d'événement thromboembolique dans aucun des bras de traitement. Aucun décès n'a été signalé dans aucun des bras de traitement.
Cette étude a été conçue de façon prospective pour fournir des données descriptives d'efficacité et de sécurité en raison de la faible incidence attendue d'évènements thromboemboliques et hémorragiques dans cette population. En raison de la faible incidence d'événements thromboemboliques observée au cours de l'étude, une évaluation formelle du bénéfice/risque n'a pas pu être établie.
L'Agence européenne des médicaments a différé l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec Eliquis, pour le traitement d'événements thromboeboliques veineux dans un ou plusieurs sous-groupes de la population pédiatrique (voir rubrique Posologie et mode d'administration pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
Absorption
La biodisponibilité absolue d'apixaban est d'environ 50 % pour des doses allant jusqu'à 10 mg. Apixaban est rapidement absorbé et les concentrations maximales (Cmax) sont obtenues 3 à 4 heures après la prise du comprimé. L'absorption d'aliments n'a pas d'effet sur l'ASC ou la Cmax d'apixaban à une dose de 10 mg. Apixaban peut être pris pendant ou en dehors des repas.
Apixaban a démontré une pharmacocinétique linéaire avec des augmentations de l'exposition proportionnelles à la dose jusqu'à des doses orales de 10 mg. A des doses ≥ 25 mg, apixaban montre une absorption limitée par la dissolution avec une diminution de la biodisponibilité. Les paramètres d'exposition à apixaban varient de manière faible à modérée avec une variabilité intra-individuelle et inter-individuelle respectivement de ~20 % CV (Coefficient de Variation) et ~30 CV.
Après administration orale de 10 mg d'apixaban sous forme de 2 comprimés de 5 mg écrasés et mis en suspension dans 30 ml d'eau, l'exposition était comparable à l'exposition après l'administration orale de 2 comprimés de 5 mg entiers. Après administration orale de 10 mg d'apixaban sous forme decomprimés de 5 mg écrasés avec 30 g de compote de pomme, la C max et l'ASC étaient plus basses de 21 % et 16 %, respectivement par rapport à l'administration de 2 comprimés entiers de 5 mg. La réduction de l'exposition n'est pas considérée comme cliniquement significative.
Après administration d'un comprimé d'apixaban de 5 mg écrasé et mis en suspension dans 60 ml de glucose à 5 % et administré par une sonde nasogastrique, l'exposition était similaire à celle observée dans d'autres études cliniques chez des sujets sains recevant une dose unique de 5 mg d'apixaban en comprimé.
Etant donné le profil pharmacocinétique prévisible, proportionnel à la dose d'apixaban, les résultats de biodisponibilité issus des études menées sont applicables aux doses plus faibles d'apixaban.
Distribution
La liaison aux protéines plasmatiques est d'environ 87 % chez l'homme. Le volume de distribution (Vd) est d'environ 21 litres.
Métabolisme et élimination
Les voies d'élimination d'apixaban sont multiples. Environ 25 % de la dose administrée chez l'homme est retrouvée sous forme de métabolites, la majorité étant retrouvée dans les selles. L'excrétion rénale d'apixaban compte pour environ 27 % de la clairance totale. Une contribution supplémentaire des excrétions biliaire et intestinale directe ont été observées respectivement dans les études cliniques et non cliniques.
La clairance totale d'apixaban est d'environ 3,3 L/h et sa demi-vie est d'environ 12 heures.
Une O-déméthylation et une hydroxylation du groupement 3-oxopipéridinyle sont les sites majeurs de biotransformation. Apixaban est métabolisé principalement par le CYP3A4/5 avec une contribution mineure des CYP1A2, 2C8, 2C9, 2C19 et 2J2. La substance active principale est l'apixaban inchangé, retrouvé dans le plasma humain, avec absence de métabolites actifs circulants. Apixaban est un substrat des protéines de transport, la P-gp et la protéine de résistance au cancer du sein (BCRP).
Sujets âgés
Les patients âgés (plus de 65 ans) ont présenté des concentrations plasmatiques plus élevées que les patients jeunes, avec des valeurs moyennes d'ASC d'environ 32 % supérieures et aucune différence sur la Cmax.
Insuffisance rénale
L'insuffisance rénale n'a pas affecté les pics de concentration d'apixaban. Il a été observé un lien entre l'augmentation de l'exposition à apixaban et la diminution de la fonction rénale, évaluée par la mesure de la clairance de la créatinine. Chez les individus atteints d'insuffisance rénale légère (clairance de la créatinine de 51 à 80 mL/min), modérée (clairance de la créatinine de 30 à 50 mL/min) ou sévère (clairance de la créatinine de 15 à 29 mL/min), les concentrations plasmatiques d'apixaban (ASC) ont été augmentées respectivement de 16, 29 et 44 %, par rapport aux individus ayant une clairance de la créatinine normale. L'insuffisance rénale n'a pas d'effet évident sur la relation entre la concentration plasmatique d'apixaban et l'activité anti-Facteur Xa.
Chez les sujets atteints d'une maladie rénale au stade terminal, l'ASC d'apixaban était augmentée de 36 % par rapport aux sujets avec une fonction rénale normale lorsqu'une dose unique de 5 mg d'apixaban était administrée immédiatement après l'hémodialyse. L'hémodialyse commencée deux heures après l'administration d'une dose unique de 5 mg d'apixaban diminuait de 14 % l'ASC d'apixaban chez les patients atteints d'une MRST, ce qui correspond à une clairance de l'apixaban par la dialyse de 18 mL/min. Par conséquent, il est peu probable que l'hémodialyse soit un moyen efficace de prendre en charge un surdosage d'apixaban.
Insuffisance hépatique
Dans une étude comparant 8 sujets atteints d'insuffisance hépatique légère, Child Pugh A score 5 (n = 6) et score 6 (n = 2), et 8 sujets atteints d'insuffisance hépatique modérée, Child Pugh B score 7 (n = 6) et score 8 (n = 2), à 16 volontaires sains, la pharmacocinétique et la pharmacodynamie d'apixaban 5 mg n'ont pas été altérées chez les sujets atteints d'insuffisance hépatique. Les modifications de l'activité anti-Facteur Xa et de l'INR ont été comparables chez les sujets atteints d'insuffisance hépatique légère à modérée et chez les volontaires sains.
Sexe
L'exposition à apixaban a été supérieure d'environ 18 % chez les femmes que chez les hommes.
Origine ethnique et race
Les résultats de l'étude de phase I n'ont montré aucune différence perceptible entre la pharmacocinétique d'apixaban chez les sujets Blancs/Caucasiens, les Asiatiques et les Noirs/Afro-américains. Les observations de l'analyse pharmacocinétique de population chez lespatients traités par apixaban ont été généralement cohérentes avec les résultats des études de phase I.
Poids corporel
Comparé à l'exposition à apixaban observée chez les sujets pesant entre 65 et 85 kg, un poids > 120 kg a été associé à une exposition inférieure de 30 % et un poids < 50 kg a été associé à une exposition supérieure de 30 %.
Rapport pharmacocinétique/pharmacodynamique
Le rapport pharmacocinétique/pharmacodynamique (PK/PD) entre la concentration plasmatique d'apixaban et plusieurs critères d'évaluation PD (activité anti-Facteur Xa, INR, TQ, TCA) a été évalué après administration d'une large gamme de doses (de 0,5 mg à 50 mg). Le rapport entre la concentration plasmatique d'apixaban et l'activité anti-Facteur Xa a été le mieux décrit par un modèle linéaire. Le rapport PK/PD observé chez les patients a été cohérent avec celui établi chez les volontaires sains.
Eliquis n'a aucun effet ou un effet négligeable sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.
Les données non cliniques issues des études conventionnelles de pharmacologie de sécurité, toxicologie en administration répétée, génotoxicité, cancérogénèse, et des fonctions de reproduction et de développement et de toxicité chez les jeunes animaux n'ont pas révélé de risque particulier pour l'homme.
Les effets
majeurs observés dans les études de toxicologie en administrations répétées ont
été ceux liés à l'action pharmacodynamique d'apixaban
sur les paramètres de la coagulation sanguine. Dans les études de toxicologie,
une tendance à peu voire pas d'augmentation des saignements a été observée.
Cependant, comme cela peut être dû à une sensibilité plus faible des espèces
animales non cliniques comparé à l'homme, ce résultat doit être interprété avec
prudence lors de l'extrapolation chez l'homme.
Dans le lait des rats, un rapport élevé entre le lait et le plasma maternel a été observé (Cmax d'environ 8, ASC d'environ 30), peut-être en raison d'un transport actif dans le lait.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
Liste I.
Remboursement
en fonction de l'indication (JO
du 06/07/2012) :
La
seule indication thérapeutique ouvrant droit à la prise en charge ou au
remboursement par l'assurance maladie est la prévention des évènements
thromboemboliques veineux (ETEV) chez les patients adultes ayant bénéficié d'une
chirurgie programmée pour prothèse totale de hanche ou de genou.
Comprimé pelliculé (comprimé)
Comprimés jaunes, ronds (diamètre de 5,95 mm), gravés avec 893 sur une face et 2½ sur l'autre face.
Comprimés jaunes, ronds (diamètre de 5,95 mm), gravés avec 893 sur une face et 2½ sur l'autre face.
Plaquettes thermoformées Alu-PVC/PVdC. Boîte de 10 comprimés pelliculés.
Chaque comprimé pelliculé contient 2,5 mg d'apixaban.
Excipient(s) à effet notoire
Chaque comprimé pelliculé à 2,5 mg contient 51,4 mg de lactose (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique Liste des excipients.
Noyau du comprimé :
LactoseCellulose microcristalline (E460)
Croscarmellose sodique
Laurylsulfate de sodium
Stéarate de magnésium (E470b)
Pelliculage :
Lactose monohydratéHypromellose (E464)
Dioxyde de titane (E171)
Triacétine
Oxyde de fer jaune (E172)